10 ans du Grenelle de la mer : 10 ans d'action

Le Mardi 3 décembre 2019


Crédits : Le Marin

Lancé en 2009 sur le modèle du Grenelle de l’environnement, le Grenelle de la mer a profondément modifié les approches et inspiré de nombreuses réalisations.

10 ans après, l'esprit du Grenelle de la Mer est bien vivant !

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Découvrez la rétrospective des 10 ans du Grenelle de la Mer

Le Grenelle de la mer a été un moment fondateur pour la politique maritime française, en reposant sur trois convictions fortes :

  • L’ouverture du débat maritime au-delà des cercles d’initiés, en incluant la société civile, les territoires et les professionnels, dans une perspective de développement durable
  • La consécration de l’existence d’un archipel France, deuxième espace maritime au monde fort de ses territoires ultra-marins, dans la construction de la politique nationale et de ses interfaces avec l’extérieur
  • L’ouverture au grand public des sujets maritimes et littoraux en s’appuyant sur la formation et la sensibilisation.

Le Grenelle de la mer a aussi fait un pari : celui que le développement du maritime ne pouvait être que durable. Il a misé sur la conjugaison de l’environnement et de l’économie maritime, grâce à l’innovation et à la recherche.

Aujourd’hui, les projets avancent et le programme demeure ambitieux. Ce dixième anniversaire est l’occasion de faire une rétrospective sur les résultats, les projets en cours et les nouvelles inflexions dont quelques exemples phares sont donnés ci-dessous.

Gouvernance maritime

Une nouvelle gouvernance maritime est née du Grenelle de la mer. La mise en place du Conseil national de la mer et des littoraux, des conseils maritimes de façade et de bassin maritime, ainsi que les initiatives des Régions en matière d’instances de concertation, ont créé les conditions d’une association des parties prenantes et d’un débat constructif pour concilier les approches économiques et environnementales et pour rechercher les moyens d’une conciliation des usages.

Une stratégie nationale pour la mer et le littoral a été élaborée en 2017. Les stratégies de façade maritime, adoptées en octobre 2019, déclinent les objectifs de la SNML à l’échelle des territoires. L’adoption de tels documents est une première en France. L’objectif : se fixer des objectifs clairs pour faire coexister, à l’échelle des territoires, les activités économiques en mer et des littoraux dans un souci de protection de la biodiversité et des ressources. Prochaine étape : l’élaboration d’actions concrètes pour mettre en œuvre les objectifs. Pour l’outre-mer, les stratégies seront adoptées l’an prochain.

Biodiversité

Le Grenelle de la mer a mis en place des plans d’action pour le milieu marin, qui ont été intégrés dans chacune des stratégies de façade maritime.

Depuis 2009, les progrès ont été considérables en termes d’approches, de collecte de données, de définition et de mises en œuvre de mesures. Aujourd’hui, 23,5 % des eaux françaises sont couvertes par au moins une aire marine protégée (AMP), espaces délimités en mer qui visent des objectifs de protection à long terme de la biodiversité. Il y a dix ans, moins de 1 % des eaux étaient concernées. D’une dizaine d’AMP du début des années 2000, on est aujourd’hui passé à 547, dont 365 en métropole.

La lutte contre les pollutions plastiques est une priorité, avec un objectif de 0 plastique rejeté en mer à l’horizon 2025.

Énergies renouvelables en mer

Le développement des énergies marines renouvelables a bénéficié de plusieurs appels d’offres d’éolien posé. Une filière d’éolien flottant a été amorcée avec des fermes pilotes.

Selon la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie, en 2023, 8 000 MW seront issus des capacités des technologies marines. D’ici 2027, 5 % au moins de la production d’électricité seront issus des énergies marines.

Activités portuaires

Les ports ont développé de nouvelles coopérations pour gérer durablement ces zones sensibles. L’Union des ports de France a mis en place un groupe de travail « environnement » qui s’occupe de l’animation, de la synthèse et de la communication des différentes démarches des ports. Ainsi, pour réduire leurs empreintes, les ports se numérisent. Via la pose de capteurs, les quais deviennent intelligents et leur maintenance, qui nécessitait avant des moyens plus lourds, en est largement optimisée.

Transport maritime

Le transport maritime a engagé sa transition écologique et énergétique. Des mesures clés ont été adoptées pour diminuer son empreinte environnementale et sur la santé publique comme la division par 7 de la teneur en soufre des carburants à l’échelle mondiale ou encore l’adoption d’une stratégie internationale de lutte contre les émissions de CO2 des navires.

Pour aller plus loin, la France défend notamment la création d’une zone spéciale de réglementation des émissions polluantes en mer Méditerranée.

Le développement du « savoir-mer »

La connaissance des mers et océans, des enjeux maritimes du monde d’hier et d’aujourd’hui, s’est ancrée dans les programmes et les activités scolaires (45 000 enseignants concernés). La société civile s’est largement emparée du sujet, en promouvant les métiers de la mer, en mobilisant le monde sportif ou en permettant l’émergence des aires marines éducatives ou encore l’essor des sciences participatives.

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