52e Session plénière du GIEC à l'UNESCO

Le Lundi 24 février 2020


Crédits : Serg-Zastavkin_Fotolia_44261658

La 52ème Session Plénière du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se tient à Paris du 24 au 28 février 2020 à l'invitation de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Cette Session Plénière du GIEC a été l’opportunité pour Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, de saluer le travail scientifique international qui permet d’alerter sur le réchauffement climatique. Ce travail constitue la boussole de nos décisions en matière de politiques publiques climatiques portées à l’international par la France.

L’objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 a en effet été inscrit dans la loi Énergie-Climat adoptée par le Parlement en septembre 2019. La prochaine étape pour la France est de soutenir le Pacte vert (« Green Deal ») proposé par la Commission européenne en décembre 2019 en adoptant la prochaine loi climat européenne qui sera soumise au vote au courant de l’année 2020.

Le but de cette 52ème Session Plénière du GIEC est l’approbation du sommaire détaillé du prochain rapport de synthèse qui sera publié en 2022.

Depuis plus de 30 ans, le GIEC évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts. Il identifie également les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement et la gravité de ses impacts et de s’adapter aux changements attendus. Les rapports du GIEC fournissent un état des lieux régulier des connaissances les plus avancées. Cette production scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat. Elle est aussi fondamentale pour alerter les décideurs et la société civile. En France, de nombreuses équipes de recherche travaillent sur ces sujets, impliquant plusieurs centaines de scientifiques. Certains d’entre eux contribuent à différentes phases d’élaboration des rapports du GIEC.

Un rapport spécial avait été demandé par la COP21 parallèlement à l’adoption de l’accord de Paris pour documenter l’urgence climatique et constituer de nouvelles références.

Que s’est-il passé pour l’accord de Paris depuis la COP21 de 2015 ?

Après son adoption en décembre 2015 (COP21) et son entrée en vigueur accélérée en novembre 2016 (COP22), les pays des Nations unies se sont réunis pour établir ses règles précises d’application. Celles-ci ont été quasiment toutes finalisées à la COP24 de Katowice en Pologne en décembre 2018.

Le but de la COP25, qui s’est déroulée à Madrid en décembre 2019, était de se mettre d’accord sur une dernière règle de l’accord assez complexe, qui porte sur les mécanismes d’échanges de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Cela a également été l’occasion de faire le point sur les efforts nationaux et internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques.

Si nous voulons atteindre le principal objectif de l’accord de Paris, qui est celui de maintenir la hausse globale de la température bien en-deçà de 2°C d’ici la fin du siècle, nous devons faire plus et plus vite. Les efforts actuels, bien que positifs, sont largement insuffisants pour atténuer la crise climatique. Car même dans l’hypothèse où l’ensemble des États mettraient pleinement en œuvre l’ensemble des engagements annoncés en 2015 (contributions déterminées au niveau national), cet effort collectif placerait la planète sur une trajectoire de réchauffement mondial supérieur à 3°C d’ici la fin du siècle.

Lors de la prochaine COP26 de Glasgow en novembre 2020, chaque pays devra rehausser ses ambitions climatiques et nous devrons également nous assurer de la mise en œuvre effective de l’accord de Paris par la traduction des engagements de chaque pays dans des politiques publiques climatiques ambitieuses, mises en œuvre via des plans d’action nationaux.

Oui, le changement climatique est là.
Aux côtés et à l’appui de la science, mon rôle et celui de tous les décideurs est d’apporter des réponses à ce changement.
Pour en atténuer les impacts. Pour nous y adapter aussi. Et pour soutenir ceux qui n’ont pas les moyens de s’adapter à un dérèglement climatique dont ils ne sont pas responsables.
Ces réponses, elles ne sont plus du seul ressort des Etats. Elles résident dans les territoires, dans les entreprises. Elles sont à construire avec les citoyens, les ONG, les partenaires sociaux.
Elles partent d’un constat qui s’impose à la lecture des travaux du GIEC : notre modèle actuel, de production, de consommation, d’aménagement, n’est plus compatible avec l’urgence climatique et écologique.

Elisabeth Borne
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