Le Jeudi 15 novembre 2018
« Antibiorésistance : Enjeux et besoins en recherche et innovation », c’était le thème du colloque interministériel, qui s’est déroulé le 14 novembre 2018. À cette occasion un programme stratégique sur la recherche sur l’antibiorésistance a été lancé.
Colloque interministériel « Antibiorésistance : Enjeux et besoins en recherche et innovation »
Le colloque annuel interministériel qui s’est déroulé le 14 novembre 2018, avait l’ambition d’aborder les enjeux et besoins en recherche et innovation sur un problème majeur de santé publique : l’antibiorésistance.
La résistance aux antibiotiques est un phénomène global, qui pourrait selon certaines estimations entraîner 10 millions de décès par an dans le monde à l’horizon 2050 si rien n’est fait. Elle nécessite une approche « one health », une seule santé, réunissant les compétences de chercheurs dans le domaine de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement.
En matière de recherche et d’innovation, plusieurs leviers doivent être mis en place pour maîtriser son expansion, comme le développement de nouveaux produits et technologies contribuant à prévenir et limiter l’antibiorésistance, mais aussi la recherche visant à en comprendre les mécanismes et à mettre en place des pratiques pour lutter contre sa propagation.
Les 4 axes du programme de recherche
Les ministères ont pu féliciter les Alliances de recherche françaises pour le développement du programme stratégique de recherche, action n°20 de cette même feuille de route.
Les quatre grands axes de ce programme ont été dévoilés :
- Axe 1 : l’émergence, la transmission et la dissémination de la résistance, en particulier via l’environnement ;
- Axe 2 : le développement de stratégies thérapeutiques et préventives innovantes ;
- Axe 3 : l’innovation technologique ;
- Axe 4 : l’amélioration des usages antibiotiques, des programmes de contrôle, de l’implémentation de systèmes et la compréhension des enjeux sociaux et économiques, dans lequel les sciences et humaines et sociales, fondamentales pour faire changer les comportements.
Les enjeux de ce plan sont bien de structurer les réseaux de recherche et les observatoires afin de renforcer les efforts et d’assurer la coordination de recherche entre les secteurs de la santé humaine, animale et de l’environnement sous le pilotage d’un conseil stratégique transdisciplinaire. L’ambition est également de maintenir la France comme leader mondial de l’innovation en matière de maîtrise de l’antibiorésistance.
Le colloque a également abordé le renforcement des partenariats publics-privés et la convergence du soutien à la recherche. Compte tenu de la durée des travaux et de l’ampleur des moyens nécessaires, il est particulièrement important que les secteurs public et privé coopèrent efficacement et développent des partenariats, et ce dans les trois secteurs (santé humaine, santé animale, environnement). Enfin, la journée s’est terminée par les besoins en recherche pour favoriser le bon usage des antibiotiques et limiter l’antibiorésistance. En effet le développement de résistances est directement lié à un mésusage des antibiotiques en santé humaine, animale mais aussi à la dissémination des antibiotiques et des résistances dans l’environnement, potentiellement amplifiée lorsque ce dernier est pollué.
Une clé pour appréhender de manière globale ces problématiques et s’assurer d’en instruire les différentes facettes est de se référer aux 17 objectifs du développement durable 2030 des Nations Unies. Le Ministère de la Transition écologique et solidaire attache ainsi de l’importance pour, qu’au-delà des recherches, essentielles, sur l’usage prudent des antibiotiques, les alternatives ou les nouvelles molécules, des travaux soient conduits pour comprendre les mécanismes favorisant l’émergence, la survie et la diffusion de bactéries résistantes dans les milieux naturels et la faune sauvage.