Le Lundi 16 décembre 2019
Événement phare autour des enjeux climatiques, la 25e Conférence des Parties (COP) sur le climat s'est tenue du 2 au 13 décembre 2019 à Madrid, sous présidence chilienne. La France, fortement mobilisée sur l'ambition et l’action climatique, regrette un manque d’ambition climatique malgré certaines avancées obtenues dans la mise en oeuvre de l'Accord de Paris.
Fin de la COP25
La France, qui a porté durant toute la COP 25 une position exigeante et volontariste, à la hauteur des défis, relève les avancées obtenues à la COP25. Elles vont contribuer à la mise en œuvre de l’accord de Paris, et à l’action renforcée des Etats.
Cependant, au vu de l’urgence climatique et des attentes des citoyens, la France regrette que les gouvernements ne soient pas allés assez loin dans leurs engagements. Durant toutes les négociations, la France s’est mobilisée pour appeler à l’ambition et ne pas accepter de recul de nos engagements, pour remobiliser toutes les parties en vue d’une année 2020 qui s’annonce essentielle.
Dans le cadre de son déplacement à la COP25 à Madrid, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, a participé à plusieurs réunions de coalitions, s’inscrivant dans la poursuite de la dynamique lancée par le président de la République au G7 de Biarritz ainsi qu’au Sommet Climat de New York organisé par le Secrétaire général des Nations Unies. La COP25 de Madrid est ainsi l’occasion pour la France de concrétiser ces initiatives comme tout en entraînant d’autres pays, pour mieux combattre les dérèglements climatiques et davantage préserver la biodiversité :
- Faire baisser les émissions de gaz à effet de serre : la ministre a appelé à ratifier et à mettre en œuvre l’Amendement de Kigali qui concerne les HFC (hydrofluorocarbures, qui sont des gaz à effet de serre).
- Préserver les puits de carbone et la biodiversité.
Elle a notamment participé ce matin à la réunion de la coalition pour la Haute Ambition pour la Nature et l’Homme en rappelant l'objectif d’atteindre 30% d’aires protégées sur terre comme en mer en 2030. Sur ce sujet, la ministre lançait le 28 novembre dernier le premier comité de pilotage d’élaboration de la future stratégie des aires protégées 2020-2030. Cette nouvelle stratégie porte l’ambition d’améliorer la qualité de la gestion des espaces protégés, et d’atteindre l’objectif fixé par le président de la République de porter à 30% du territoire français la part des aires marines et terrestres protégées, dont un tiers en protection forte, d’ici 2022.
Elle s'est ensuite exprimée devant l'ensemble des pays réunis en début d'après-midi.
Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, a signé lundi 2 décembre, l’accord de la création d’un nouveau fonds fiduciaire consacré à la biodiversité avec Alberto Moreno, Président de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) en y contribuant à hauteur de 24 millions d’euros.
Lors de la table-ronde entre chefs d'Etat et de gouvernement, Édouard Philippe a rappelé les objectifs pris par la France.
La 25ème Conférence des Parties (COP) sur le climat s'est ouverte lundi 2 décembre 2019 à Madrid. La France est représentée par Édouard Philippe, Premier ministre et Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire.
La COP25, quels enjeux ?
Objectif de la COP : convaincre les Etats de prendre de nouveaux engagements plus ambitieux avant 2020
Pour limiter les conséquences du changement climatique, le réchauffement de la planète doit être contenu sous 2°C. C'est l'engagement qui a été pris lors de la COP21 à Paris. Mais pour tenir cet objectif, les États doivent redoubler d’efforts. Le dernier rapport du GIEC montre que la réduction des émissions de gaz à effet de serre n’est pas suffisante et que le réchauffement risque de dépasser 3°C avec des conséquences irréversibles pour l'humanité. Face à cette urgence, l’objectif de cette COP est de convaincre les États de prendre des nouveaux engagements plus ambitieux avant 2020. La COP25 constituera par ailleurs l'étape charnière pour la concrétisation du nouveau régime climatique international, entre l’adoption des règles d’application de l’Accord de Paris à la COP24 et la COP26 en 2020.
La France est fortement mobilisée pour la COP25. La délégation française est dirigée par le Premier ministre Edouard Philippe, qui sera accompagné de la secrétaire d’État Brune Poirson pour le segment des chefs d’État et de gouvernement du 2 décembre. La ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne sera présente en deuxième semaine pour le segment ministériel. Outre les rendez-vous bilatéraux, la France participe à plusieurs événements multilatéraux de haut-niveau. Elle dispose également d’un pavillon où des événements seront organisés tout au long de la COP.
Une décision importante est attendue sur les règles d’application de l’article 6 qui doivent être finalisées à la COP25, puisqu’il s’agit du dernier article sur lequel aucun accord n’a pu être trouvé à Katowice (COP24). Cet article porte sur les systèmes d’échanges de quota d’émissions : les États peuvent en effet coopérer pour atteindre leurs objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre.
5,08 milliards d’euros de financements climat ont été alloués par la France en 2018. Un chiffre qui répond aux objectifs qu’elle s’était fixés en 2015 (atteindre au moins 5 milliards d’euros en 2020). Parallèlement, la France contribue aux fonds climatiques de la Banque mondiale, au Fonds d’adaptation au changement climatique, au Fonds dédié aux pays les moins avancés ainsi qu’au Fonds multilatéral du protocole de Montréal et à de multiples initiatives (Alliance solaire internationale, initiative CREWS sur les systèmes d’alerte précoce, etc.). Elle s’est également engagée pour la reconstitution du Fonds vert pour le climat permettant la mobilisation de 28 pays pour une contribution de 9,8 milliards de dollars.
Une COP bleue
La présidence chilienne a par ailleurs décidé de faire de cet événement une COP bleue, mais aussi une COP de l’action climatique, autour de plusieurs priorités thématiques : les océans dont l’Antarctique, la biodiversité, les forêts, l’adaptation, l’économie circulaire, les villes, les énergies renouvelables, l’électromobilité. Celles-ci rejoignent les priorités françaises, exprimées dans la loi énergie-climat, la neutralité carbone à 2050, le PNACC2 (Plan national d’adaptation au changement climatique), le Plan biodiversité, le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire ou la loi d’orientation des mobilités (LOM). La COP25 s’appuiera sur les rapports spéciaux du GIEC sur l’usage des sols (août 2019) et sur océan et cryosphère (septembre 2019).
À l’occasion de l’ouverture de la « COP Bleue », la Plateforme Océan et Climat, en partenariat avec l’initiative Because the Ocean et l’Ocean Acidification Alliance, organisent un événement de haut niveau intitulé « Ocean for Climate: Moving from Science to Policy », le 2 décembre, de 16h30 – 17h30 au Pavillon français.
Documents de référence
- RULE BOOK Accord de Paris (FR) (PDF - 630.32 Ko)
- RULE BOOK Accord de Paris (GB) (PDF - 658.04 Ko)
- RULE BOOK Agenda Action chiffres (FR) (PDF - 376.3 Ko)
- RULE BOOK Agenda Action chiffres (GB) (PDF - 376.58 Ko)
- RULE BOOK Agenda Action guide (FR) (PDF - 497.02 Ko)
- RULE BOOK_Agenda Action guide (GB) (PDF - 521.14 Ko)
Espace presse
- COP25 Madrid : La France regrette un manque d’ambition climatique malgré certaines avancées obtenues dans l’accord
- Communiqué de presse : La France signe la création d'un fonds dédié à la biodiversité
- COP25 Madrid : la dynamique du G7 de Biarritz et du Sommet Climat de l’ONU se confirme
- COP25 Madrid : Discours d'Elisabeth Borne en plénière le 10 décembre
- Déclaration de Niulakita relative à un niveau élevé d’ambition dans le transport maritime (PDF - 65.74 Ko)
- Niulakita High Ambition Declaration on Shipping (PDF - 133.54 Ko)
- Declaración de Niulakita relativa a un nivel de ambición elevado en el transporte marítimo (PDF - 65.01 Ko)