Les métiers de certains secteurs économiques

Le Jeudi 21 novembre 2019

La transition écologique et énergétique fait émerger de nouveaux marchés et de nouvelles activités. Elle transforme les métiers et nécessite que les actifs et les demandeurs d’emploi acquièrent de nouvelles compétences, notamment au travers de la formation professionnelle, initiale et continue. Le ministère mène des travaux prospectifs sur ces thématiques, en lien étroit avec les ministères, secteurs et professionnels concernés.

Les métiers et les compétences de l'économie circulaire

L'économie circulaire s’appuie sur des métiers et des compétences spécifiques qui méritent des mesures adaptées de soutien, de reconnaissance et d'accompagnement. Pour répondre à la sixième mesure de la feuille de route économie circulaire, qui inclut la nécessité d’identifier les compétences spécifiques nécessaires à certains métiers de l’économie circulaire, deux groupes de travail ont été créés respectivement par le Commissariat général au développement durable et le Haut-Commissariat à l'économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale.

Ces groupes de travail ont structuré leurs travaux autour de onze métiers représentatifs de domaines d’action de l’économie circulaire, à savoir : ingénieur produits, animateur territorial, responsable de stratégie, acheteur public, réparateur, diagnostiqueur des déchets du bâtiment, technicien de maintenance méthanisation, opérateur de tri, ambassadeur économie circulaire, concepteur d'espace de vente de produits de seconde main et valoriste.

L'impact des transitions écologique et numérique

Le commissariat général au développement durable est en charge de l’observatoire national des emplois et des métiers de l’économie verte (Onemev). Dans ce cadre, le pôle « analyse-capitalisation-partage » a lancé en 2015 un groupe de travail, rassemblant les acteurs institutionnels, des représentants du secteur de la formation et des professionnels de secteurs économiques, sur l’impact croisé de la transition écologique et de la transition numérique sur les métiers et les compétences.

Les transitions écologique et numérique sont des dynamiques majeures qui révolutionnent notre société et sont au cœur de la transformation des secteurs économiques. Elles imposent de nouveaux modèles économiques et sociaux en introduisant de nouveaux usages, des technologies de rupture, de nouveaux modes d’organisation de la production et du travail ainsi que de nouveaux modes de consommation.

Afin de développer une vision prospective de l’impact croisé des deux transitions sur les métiers et les compétences, les membres du groupe de travail ont fait le choix d’une méthodologie d’analyse par secteur. L’objectif était d’identifier de quelle manière les transitions écologique et numérique influent conjointement sur les activités économiques et d’en tirer une vision prospective des besoins en compétences qui en résultent.

Ces travaux de réflexion se sont concrétisés par l’élaboration de fiches sectorielles illustrées par des propos d’expert, des interviews de professionnels et un focus sur un ou deux métier(s) emblématique(s).

Les comités de domaine

Afin d’avoir une vision prospective de l’évolution des emplois et métiers des filières professionnelles les plus concernées par la transition écologique, le ministère a engagé des études approfondies notamment dans le cadre du plan national de mobilisation pour les emplois et les métiers de l'économie verte. Onze comités de domaine ont été créés avec l’objectif d'identifier les emplois, les compétences et les formations impactés par la transition écologique et énergétique.

Les travaux des 11 comités de domaine concernaient les secteurs :

  • Agriculture et forêts.
  • Automobile.
  • Biodiversité et services écologiques.
  • Énergies renouvelables.
  • Eau, assainissement, déchets et air.
  • Métiers du bâtiment.
  • Systèmes éco-électriques.
  • Métiers de la mer.
  • Raffinage, carburants et chimie verte.
  • Tourisme.
  • Transports.

Deux études complémentaires concernant le secteur des services ont été menées par le ministère :

  • Commerce et distribution.
  • Finance.

Ces études ont permis de mobiliser une centaine d’acteurs (représentants de l’État, des territoires, des fédérations, des syndicats de salariés et patronaux et des experts) et de bâtir une vision commune afin de :

  • Mieux connaître et analyser les métiers qui évoluent pour chaque secteur d’activité.
  • Faire un diagnostic sur les transformations d’emploi induit par ces évolutions.
  • Identifier les formations initiales et continues concernées par les évolutions des métiers et des compétences.
  • Faire des recommandations d’adaptation.

Synthèse des rapports des comités de domaine

Les acteurs ont mis en exergue l’importance des impacts induits par la transition écologique, un fort consensus se dégageait des constats et des préconisations des comités de domaine :

  • La plupart des analyses convergent pour dire que la transition écologique et énergétique ne va pas majoritairement créer de nouveaux métiers mais contribue surtout à faire évoluer les métiers existants.
  • Afin d’accompagner les évolutions de compétences qui touchent tous les métiers existants, il faut une mobilisation des acteurs nationaux, territoriaux ainsi que celle des professionnels de l’emploi et de la formation.
  • Des réflexions complémentaires doivent être menées sur les problèmes de reconversion des salariés. Les prévisions des besoins en emplois sont très difficiles à mettre en œuvre car des outils sont encore à construire.

Sur le rapport finance par exemple :

  • La nature des métiers financiers va peu évoluer avec la transition écologique : principalement il s’agira de maîtriser des risques en lien avec l’octroi d’un crédit ou d’investissement ou en lien avec la gestion d’un portefeuille d’actifs. Les acteurs vont en revanche acquérir des compétences complémentaires pour intégrer des dimensions liées à la transition écologique et énergétique dans les processus existants.
  • Cette intégration va continuer à s’approfondir et c’est par le recours à des experts spécifiques (comme le secteur financier en recense dans tous les domaines) que les enjeux de la transition écologique et énergétique vont être appréhendés (recours à des experts sectoriels ou à des ingénieurs conseils spécialisés sur le domaine des énergies renouvelables par exemple).

Sur le rapport eau, assainissement, déchets et air :

  • La recherche d’une meilleure maîtrise de flux (économie d’eaux et de matières premières, réduction des déchets liquides, solides et gazeux), si elle réussit, conduira à une réduction progressive de l’activité principale (traitement des eaux usées, collecte et élimination des déchets par stockage ou incinération…).
  • En revanche, la prise en considération des déchets comme gisement des ressources naturelles (recyclage des eaux usées, valorisation des boues, réemploi ou recyclage des déchets) conduira au développement de nouvelles activités.
  • On peut donc escompter une réduction lente et progressive des activités les plus basiques, compensée et au-delà par de nouvelles activités exigeant un niveau de formation plus élevé en termes de maîtrise des technologies nouvelles (TIC, sciences du vivant…).
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