40 ours décomptés dans les Pyrénées en 2018

Le Lundi 1 avril 2019

Mi-avril 2019, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) publiera son rapport annuel relatif au suivi de la population d’ours brun dans les Pyrénées pour l’année 2018.

A ce stade, les résultats provisoires établissent un effectif minimal détecté de 40 ours en 2018, intégrant les 2 ourses réintroduites en Béarn en octobre (Claverina et Sorita).

Le suivi de la population d’ours en 2018 a par ailleurs permis de corriger les chiffres de l’année 2017. La détection de 3 ours supplémentaires en 2018, vivants mais non repérés en 2017, ajoute 3 individus à l’effectif minimal détecté de 2017. La population totale en 2017 s’est ainsi établie à 46 ours sur l’ensemble des Pyrénées (France, Espagne, Andorre).

A l’heure où sont lancées les discussions sur la nouvelle feuille de route de l’Etat visant la conciliation des activités de pastoralisme avec la présence de l’ours, le ministère de la Transition écologique et solidaire réaffirme sa volonté de la construire en lien étroit avec les acteurs locaux, notamment les professionnels de l’élevage, confrontés aux problèmes de prédation de leur cheptel.

Les échanges sur ce projet de feuille de route « Ours et Pastoralisme » portés par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le ministère de la Transition écologique et solidaire ont débuté le 11 mars dernier sous l’impulsion du Préfet de la région Occitanie, coordinateur du massif des Pyrénées, et se poursuivront jusqu’au 7 avril 2019.

 

Annexe : Combien d’ours dans les Pyrénées en 2018 ?

Les derniers chiffres de l’ONCFS
 
Mi-avril, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) publiera son rapport annuel relatif au suivi de la population d’ours brun dans les Pyrénées pour l’année 2018.
 
Le suivi de la population d’ours en 2018 a tout d’abord permis de corriger les chiffres de l’année 2017. La détection de 3 ours supplémentaires en 2018, vivants mais non repérés en 2017, ajoute 3 individus à l’effectif minimal détecté de 2017. La population totale s’établit ainsi à 46 ours sur l’ensemble des Pyrénées (France, Espagne, Andorre). Sur cette nouvelle base, le taux d’accroissement annuel moyen de la population entre 2006 et 2017 peut être estimé à 10,7% pour l’ensemble de la chaîne pyrénéenne.

Pour 2018, les résultats provisoires donnent un effectif minimal détecté de 40 ours, intégrant les 2 ourses lâchées en Béarn en octobre 2018 (Claverina et Sorita). Ce chiffre, en baisse par rapport à l’année précédente, est cependant à nuancer. En effet, 11 ours repérés en 2017 n’ont pas pu être détectés en 2018. Le suivi de 2019 apportera sans doute un correctif à la hausse de ce chiffre provisoire.
 
Plus précisément, les indices de présence collectés en 2018 ont permis d’identifier 20 femelles, 19 mâles et 1 individu de sexe indéterminé, dont 22 adultes potentiellement reproducteurs. Deux portées composées respectivement de 2 et de 3 oursons ont été dénombrées en 2018.
             
2018 a aussi vu la confirmation des échanges entre les individus des Pyrénées occidentales et centrales, observés depuis la fin 2016. Ces déplacements, qui restent le fait des mâles (Néré, Rodri, Cannellito), sont le signe d’une nouvelle connexion entre les 2 noyaux historiquement isolés des Pyrénées. Pour exemple, l’ours Néré, habitué du Béarn et des alentours, a été détecté de mai à septembre 2018 dans les Pyrénées centrales.
 
Trois ours sont considérés comme disparus en 2018, notamment l’ours Pyros (dernier indice datant d’avril 2017). Ce mâle a longtemps été le reproducteur exclusif des Pyrénées. L’ours Pyros, né en Slovénie vers 1990, lâché en Haute-Garonne en 1997, est probablement mort de vieillesse. Ses fils ont désormais pris le relais, et notamment l’ours Pépite. Pour l’heure, les analyses génétiques n’ont révélé aucun ourson issu de l’ours Goïat, réintroduit en 2016 par les Espagnols avec l’objectif de favoriser la diversité génétique des mâles reproducteurs.
 
L’aire de répartition de l’espèce dans les Pyrénées est de 7 400 km², soit 1 400 km² de plus qu’en 2017. Elle s’étend des Pyrénées-Orientales et à l’Aude jusqu’à la Navarre. Cet accroissement de l’aire de répartition de l’ours est principalement lié aux grands déplacements exploratoires des deux femelles Claverina et Sorita suite à leur lâcher dans le Béarn, ainsi qu’à la dispersion d’un individu à la limite des départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude et de l’Ariège. L’aire de répartition conforte aussi sa progression vers le sud, dans la région de l’Alta Ribagorça en Catalogne, avec la détection d’au moins un mâle sub-adulte.
 
 

Comment a été suivie la population d’ours en 2018 ?
 
La population d’ours bruns présente dans les Pyrénées fait l’objet d’un suivi annuel transfrontalier impliquant les services andorrans, espagnols et français. En France, l’ONCFS pilote les opérations de suivi par le biais du Réseau Ours Brun (ROB), auquel participent de nombreuses institutions et des bénévoles. Ce suivi repose sur la recherche et la collecte d’indices de présence des ours de façon opportuniste (témoignages, constats de dommages) et plus encore sur des dispositifs permanents déployés sur le terrain (pièges photographiques, pièges à poil, itinéraires de recherche, etc.).
 
En 2018, sur le versant français, 858 sorties journalières ont été consacrées par le réseau au suivi systématique. 1186 indices de présence d’ours brun ont été collectés et validés (hors données de localisations des colliers GPS des ours Goïat, Claverina et Sorita), soit une augmentation de 32% par rapport à 2017. Les poils (34%), prédations (27%), photos-vidéos (15%), empreintes (12%) et crottes (9%) représentent l’essentiel de ces indices. Les services espagnols ont récolté, quant à eux, 439 indices. Aucun indice n’a été collecté en Andorre.
 
Le suivi de l’effectif de la population ursine dans les Pyrénées repose aujourd’hui sur un comptage de tous les individus présents sur l’ensemble du massif. Cette méthode, particulièrement adaptée aux petites populations, sera sans doute amenée à évoluer dans les prochaines années en lien avec l’augmentation du nombre d’ours.

 

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