Centrale à charbon de Saint-Avold : le Gouvernement accompagne la sortie du charbon en réindustrialisant le territoire

Le Vendredi 17 janvier 2020

Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, s’est rendue hier à Saint-Avold (Moselle) pour signer le Projet de territoire du Warndt Naborien, qui accompagne la mise à l’arrêt de la dernière tranche à charbon de la centrale thermique Émile Huchet d’ici 2022.

Le Gouvernement a réuni tous les acteurs engagés pour élaborer ce document (État, collectivités locales, acteurs économiques et associatifs, syndicats), qui vise à soutenir la mutation économique de ce territoire fragilisé et à accompagner les salariés concernés par l’arrêt définitif de la dernière des tranches à charbon de la centrale de Saint-Avold.

La priorité du Gouvernement est de soutenir les projets de développement économique ouverts aux salariés de la centrale dont l’emploi serait supprimé. Ces projets de réindustrialisation, nous les voulons en cohérence avec nos objectifs. Fermer cette tranche à charbon dans un territoire en transition n’est pas une étape facile, mais elle est nécessaire pour l’avenir de tous les Français ainsi que pour la protection de notre planète.

Ce territoire de la Moselle possède d’indéniables atouts sur lesquels le Projet de territoire s’appuie en vue de sa réindustrialisation : une situation géographique transfrontalière ouverte sur l’Europe, des infrastructures de transports performantes ainsi qu’une culture industrielle et locale artisanale historiques.

Industrie et emploi

La relance économique et industrielle du territoire permettra une transition pour sortir du charbon avec :

  • L’accompagnement de la mutation de la plateforme industrielle Chemesis, dont l’actuelle centrale est membre, en tenant compte des conséquences de la fermeture de la tranche charbon (infrastructures ferroviaires et logistiques, eau...) ;
  • L’appui aux zones d’activités économiques du territoire en optimisant les possibilités d’implantation, de développement et de pérennisation d’entreprises, en particulier créatrices d’emplois ;
  • La mise en œuvre d’une offre de formation et de reconversion professionnelles innovante accompagnant la réindustrialisation du territoire et l’arrivée de nouvelles technologies, en permettant d’attirer des entreprises avec des compétences de pointe et en renforçant des entreprises existantes en lien avec les besoins actuels notamment de mutation technologique ;
  • La mise en place de soutiens aux projets de recherche et de développement (R&D) dans le développement de technologies non délocalisables.

Énergie et économie circulaire

Le Projet de territoire a également pour objectif de promouvoir une économie circulaire et solidaire, en développant notamment la valorisation énergétique des déchets non recyclables (projet de création d’une chaufferie valorisant les combustibles solides de récupération), ainsi que de nouvelles énergies renouvelables électriques et thermiques comme par exemple l’hydrogène.

Mobilités

Dans ce même esprit d’émulation économique, le Projet de territoire prévoit l’élaboration d’un schéma territorial de mobilité et de transport des salariés, des habitants et des biens qui s’appuie sur des modes de déplacement respectueux de l’environnement (ferroviaire, transports collectifs, mobilité douce...).

Biodiversité et patrimoine

Pour retrouver une plus forte attractivité du territoire, il est envisagé d’avoir une meilleure maîtrise de la consommation du foncier, notamment en le valorisant de façon optimale, en privilégiant la réhabilitation des friches industrielles et urbaines tout en améliorant l’attractivité de celles déjà en reconversion. L’idée est également de préserver les composantes environnementales du territoire, intégrant en particulier une réflexion sur la qualité des eaux souterraines et de surface.

Aussi, le Projet de territoire s’appuie sur la mise en valeur du patrimoine naturel, paysager, industriel et militaire, avec l’objectif d’accroître le tourisme dans la région.

Le Gouvernement a eu à cœur de favoriser l’élaboration de ce Projet de territoire par les acteurs locaux pour améliorer le cadre de vie et la santé des habitants et ainsi développer l’attractivité de ce territoire transfrontalier.

Pourquoi fermer les centrales à charbon ?

Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone inscrit dans la loi Énergie-Climat, la France doit réduire fortement ses émissions de gaz à effet de serre : cela passe par la diversification de son mix-énergétique et par la réduction significative de sa production d’électricité d’origine fossile.

Aujourd’hui, le charbon représente 27 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique français alors qu’il ne fournit que 1,2 % de la consommation nationale d’électricité. C’est pourquoi le président de la République s’est engagé, dès sa campagne, à fermer les 4 centrales à charbon encore en activité en France métropolitaine (au Havre en Seine-Maritime, à Cordemais en Loire-Atlantique, à Saint-Avold en Moselle et à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône).

Les dernières centrales de production d’électricité à partir de fioul ont déjà fermé en 2018. Le Gouvernement a pour objectif l’arrêt de celles à base de charbon d’ici à 2022, dans le cadre prévu par la loi énergie climat et le décret du 26 décembre 2019

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