COP25 Madrid : la dynamique du G7 de Biarritz et du Sommet Climat de l’ONU se confirme

Le Mercredi 11 décembre 2019

Dans le cadre de son déplacement à la COP25 à Madrid, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, a participé à plusieurs réunions de coalitions, s’inscrivant dans la poursuite de la dynamique lancée par le président de la République au G7 de Biarritz ainsi qu’au Sommet Climat de New York organisé par le Secrétaire général des Nations Unies. La COP25 de Madrid est ainsi l’occasion pour la France de concrétiser ces initiatives, tout en entraînant d’autres pays, pour mieux combattre les dérèglements climatiques et davantage préserver la biodiversité.

« L’heure d’agir est arrivée, et chaque minute compte. L’année qui va s’ouvrir est déterminante pour réussir la transition écologique, pour changer nos sociétés : c’est notre responsabilité. C’est d’abord la responsabilité des pays avancés qui ont un devoir d’exemplarité. Pour la France, l’ambition est la neutralité carbone à l’horizon 2050, désormais inscrite dans la loi. Pour se faire, nous nous donnons les moyens d’y parvenir à la fois en décarbonant notre industrie et nos transports, mais aussi en développant les énergies renouvelables, en rénovant nos bâtiments et en sortant définitivement du charbon. » a déclaré hier Elisabeth Borne lors du segment ministériel de haut-niveau de la COP25.

En novembre 2019, le Gouvernement a inscrit dans sa loi Energie-Climat l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que nous ne pouvons en absorber, notamment grâce à nos puits de carbone que constituent les océans et les forêts.

Pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre

•    La ministre a appelé à ratifier et à mettre en œuvre l’Amendement de Kigali qui concerne les HFC (hydrofluorocarbures, qui sont des gaz à effet de serre) et améliorer l’efficacité  énergétique dans les secteurs de la réfrigération et de la climatisation

Elisabeth Borne a rappelé le fort engagement français pour réduire l’impact climatique de ce secteur en forte croissance, volonté qui avait déjà été mise en avant par le président de la République dans le cadre de la présidence française du G7 de Biarritz.

Alors que 10 climatiseurs pourraient être vendus toutes les secondes dans les 30 prochaines années, ils représentent un défi majeur pour le climat. En accompagnant la transition vers des fluides alternatifs, à impact climatique nul ou faible, avec une amélioration de l'efficacité énergétique des équipements, il est possible d'éviter jusqu'à 0,8°C de réchauffement, le niveau critique pour éviter des impacts conséquents sur les populations les plus vulnérables. Chaque degré compte pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris.

15 pays se sont engagés aux côtés de la France à prendre des mesures ambitieuses pour contribuer à la transition vers des solutions plus sobres en énergie et plus respectueuses de l'environnement.

La ministre a également rappelé les mesures prises sur le terrain en France, telle que la taxe HFC qui sera mise en place à partir du 1er janvier 2021, et l'importance d'améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments pour réduire le besoin en climatisation.

•    16 pays ont adhéré à la Déclaration de Niulatika pour la décarbonation du transport maritime international

Au G7 de Biarritz, le président de la République avait présenté la déclaration de Niulakita pour réunir les pays les plus volontaires sur la réduction des émissions de CO2 du transport maritime international, sujet traité au sein de l’Organisation maritime internationale (OMI).

La stratégie de l’OMI, adoptée en 2018, prévoit des objectifs qui s’inscrivent dans une ambition globale de réduction des émissions de CO2 des navires. L’objectif global de long terme est de réduire le volume total des émissions annuelles d’au moins 50% d’ici à 2050, par rapport à 2008.

La volonté de la France est d’atteindre ces objectifs le plus rapidement possible ; c’est l’esprit de la déclaration de Niulakita.

16 pays soutiennent désormais ce texte qui prône l’adoption de mesures permettant d’atteindre les objectifs à l’OMI en vue du prochain comité de protection de l’environnement marin qui aura lieu en avril 2020 : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, la Hongrie, l’Irlande, le Maroc, Monaco, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la République des Iles Marshall, la Suède et Tuvalu.

Aux côtés d’Elisabeth Borne, plusieurs représentants étrangers (les Îles Marshall, l’Espagne, la Norvège, la Finlande, Tuvalu, la Suède, Monaco, le Maroc et l’Irlande) étaient présents à l’événement sur le Pavillon France hier.

La ministre a invité tous les pays engagés dans la lutte contre le changement climatique à soutenir la déclaration de Niulakita afin d’obtenir l’adoption de mesures par l’OMI à la hauteur de l’enjeu du climat.

Pour préserver les puits de carbone et la biodiversité

•    Les 12 pays pionniers de la Haute Ambition pour la Nature et l’Homme se sont réunis pour soutenir l’objectif de 30 % d’aires protégées d’ici 2030 dans le cadre de la COP15 Biodiversité

La coalition pour la Haute Ambition pour la Nature et l’Homme a réuni hier 12 pays (Costa Rica, France, Suisse, Gabon, Sénégal, Espagne, Monaco, Seychelles, Rwanda, Emirats arabes Unis, Mozambique et Canada) attachés à la défense de la biodiversité.

Trois grands objectifs ont été fixés dans cette Haute Ambition soutenue par la France : porter à la COP15 Biodiversité 30 % d’aires protégées à horizon 2030, promouvoir les solutions fondées sur la nature au sein de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et relever l’ambition à la COP15.

La ministre a dans ce cadre confirmé l’engagement de la France à atteindre 30 % d’aires protégées d’ici l’année 2022, sur terre comme en mer, dont 10% sous protection forte.

•    La ministre a assisté à la première réunion de l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales

Après les incendies qui ont ravagé une partie de l’Amazonie l’été dernier, le président de la République avait lancé cette initiative conjointement avec le Chili et la Colombie afin de créer une plateforme entre les différents acteurs de la forêt (notamment les bailleurs, les pays forestiers, les ONG et les populations autochtones) mais également pour réfléchir à un mécanisme international de réponse d’urgence pour soutenir, à sa demande, un pays qui ferait face à une menace sur son couvert forestier.

L’Alliance vise les trois bassins tropicaux non seulement d’Amazonie, mais aussi d’Afrique centrale et d’Asie du Sud-Est (à cet égard, étaient présents pour cet évènement les ministres de l’environnement du Gabon, de la République du Congo et de République démocratique du Congo). Elle se mettra en place au premier semestre 2020, et un bilan sera fait en marge du Congrès Mondial de la Nature de l’UICN.

La France a, par ailleurs, confirmé son engagement financier de 100 millions de dollars en faveur de la préservation de la biodiversité dans les forêts tropicales. Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, avait également signé la semaine dernière à la COP la création du Natural Capital Lab, doté de 24 millions d’euros de la part de la France.

La France est déterminée à poursuivre son action en faveur de la biodiversité et du climat à l’international lors de l’année 2020 qui s’annonce déterminante, avec les prochains grands rendez-vous que sont le Congrès Mondial de la Nature de l’UICN à Marseille en juin, la COP15 Biodiversité de Kunming en Chine en octobre et la COP26 de Glasgow au Royaume-Uni en novembre.

 

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