Impacts du changement climatique : Atmosphère, Températures et Précipitations

Le Mardi 24 octobre 2023

Afin de décrire l'état du Climat et ses impacts sur l'ensemble du territoire français, l’ONERC (Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique) s’est doté d’indicateurs. Un indicateur est une information, associée à un phénomène, permettant d’en indiquer l’évolution dans le temps, de façon objective, et pouvant rendre compte des raisons de cette évolution. Dans cette fiche, les indicateurs s'intéressent à l'atmosphère : les températures et les précipitations.

14,5 °C 2022 est l’année la plus chaude jamais enregistrée sur le territoire métropolitain depuis le début des relevés en 1900. Sur l’ensemble de l’année, la température a atteint 14,5 °C en moyenne sur la France.

Évolution des températures mondiales depuis 1850

Anomalie de température moyenne Terres et Océans
Crédits : NOAA - NASA - UKMet / Traitement ONERC

L'évolution de la température moyenne annuelle mondiale est représentée sous forme d'écart à la moyenne sur la période de référence 1850-1900. Le réchauffement de la température moyenne mondiale est très net : écart proche de 0 °C jusqu'en 1920, écart ensuite positif jusque vers 1970, puis réchauffement net, l'écart est systématiquement supérieur à 0,40 °C depuis le début des années 1980. La décennie 2000-2019 (avec une température supérieure de 0,66 °C à la moyenne 1961-1990) a été plus chaude de 0,19 °C que la décennie 2000-2009 (0,47 °C au-dessus de la moyenne 1961-1990). Malgré l'effet refroidissant d'un épisode La Niña au cours des trois dernières années, les huit dernières années (2015-2022) sont les plus chaudes jamais enregistrées (Source : OMM). En 2022, la température moyenne mondiale a été supérieure de 1,15 °C à celle de la période préindustrielle, dopée par des concentrations de gaz à effet de serre qui ont battu de nouveaux records.

Températures de l'air en métropole

Animation sur 11 décennies de 1900-1909 à 2000-2009.
Les valeurs inférieures à la valeur moyenne établie sur la période 1961-1990 sont représentées en bleu, les valeurs supérieures en rouge.

Cartographie de l’écart à la référence (moyenne 1961-1990) de la température moyenne observée sur 10 ans (Données Météo-France)

2,7 °C Avec un écart de +2,7 °C par rapport à la moyenne 1961-1990, l’année 2022 a été en France métropolitaine l’année la plus chaude de la série.

L’évolution des températures moyennes annuelles en France métropolitaine montre un réchauffement depuis 1900.

Anomalie de température moyenne France métropolitaine
Crédits : Météo-France

Ce réchauffement a connu un rythme variable, avec une augmentation particulièrement marquée depuis les années 1980. Sur la période 1959-2009, la tendance observée est d’environ +0,3°C par décennie.

La température annuelle moyennée sur le pays a atteint 14,5 °C, dépassant la normale (période référence 1961-1990) de 2,7 °C. L'année 2022 s'est ainsi classée au 1er rang des années les plus chaudes sur la période 1900-2022 devant 2018 (13,9 °C), 2014 (13,8 °C) et 2020 (14,1 °C).


Crédits : Météo-France

Crédits : Météo-France

Crédits : Météo-France

Cet ensemble de séries homogénéisées témoigne d’un réchauffement compris entre +0,19 °C et +0,40 °C par décennie pour la température minimale (Tn) et entre +0,22 °C et +0,45 °C par décennie pour la température maximale (Tx) pour la France métropolitaine. Ces tendances sont toutes significatives, statistiquement parlant, et sont associées à une incertitude d’environ ±0,1 °C par décennie. En moyenne, sur l’ensemble des séries disponibles, le réchauffement est de +0,29 °C par décennie pour Tn et de +0,32 °C par décennie pour Tx. Néanmoins, cette différence de tendance entre Tn et Tx (0,03 °C) n’est pas significative.

Les différences de tendances constatées entre régions ne sont pas significatives, et les contrastes régionaux exhibés sur les figures doivent donc être interprétés avec prudence.

La température moyenne (Tm) est définie comme la moyenne des températures minimales et maximales. Les séries de Tm montrent des tendances significatives, comprises entre +0,21 °C et +0,39 °C par décennie. De manière cohérente avec Tn et Tx, la tendance moyenne est de +0,31 °C par décennie et il n’y a pas de contraste spatial significatif entre les différentes régions.

Evolution des normales climatiques, depuis 1951-1990 à la période 1991-2020

évolutions des normales climatiques depuis la période 1951-1980
Crédits : Météo-France

Ces nouvelles  références climatiques calculées sur la période 1991-2020 seront représentatives d’un climat centré sur les années autour de 2005 et présenteront encore un léger biais par rapport à la période actuelle. 

Ces nouvelles « normales » sont cependant loin de décrire notre climat normal d’il y a encore quelques décennies. Le réchauffement climatique s’est accéléré ces dernières décennies. À son rythme, les normales, utilisées en climatologie comme outils statistiques pour calibrer les épisodes, changent aussi. Bien plus chaudes qu’il y a trente ans, ces indicateurs subissent les effets du changement climatique.

La nouvelle période de référence 1991-2020 englobe ainsi des épisodes et des valeurs records hors normes climatiques précédentes. Ainsi, 2020 en France a été l’année la plus chaude jamais mesurée en France, marquée par des épisodes méditerranéens historiques. En 2019, les vagues de chaleurs exceptionnelles ont provoqué des températures inédites de 46 °C dans le sud de la France...

Nombre de journées estivales

Évolution du nombre annuel de journées estivales à Brest-Guipavas, Nancy-Essey, Agen et Istres depuis 1959


Crédits : Météo-France

Crédits : Météo-France

Crédits : Météo-France

Crédits : Météo-France

Le nombre de journées chaudes (température maximale supérieure à 25°C) est en augmentation sur toute la métropole avec des nuances régionales.
Cette hausse, évaluée sur la période 1961-2018, est souvent comprise entre quatre et six jours par décennie avec un minimum de un jour par décennie sur le littoral Nord Atlantique et un maximum de huit jours par décennie sur les régions méridionales .

 

Nombre de jours de gel

Évolution du nombre annuel de journées de gel à Brest-Guipavas, Nancy-Essey, Agen et Istres depuis 1959


Crédits : Météo-France

Crédits : Météo-France

Crédits : Météo-France

Crédits : Météo-France

Le nombre de jours de gel observé en France est assez différent selon les régions et présente de fortes variations d’une année sur l’autre.
Sur la période 1961-2010, une diminution est observée sur toutes les régions : les diminutions sont moins marquées sur les zones côtières où le nombre annuel de jours de gel est faible, les diminutions les plus fortes sont observées dans le nord-est et le centre du pays ; dans les autres régions la baisse est comprise entre deux et quatre jours par décennie.

Température de l’air dans les départements français d’Amérique

Évolution de la température moyenne en Guyane sur la période 1955-2009


Crédits : Météo-France

L’évolution de la température moyenne annuelle en Guyane est analysée à partir des séries homogénéisées disponibles sur la période 1955-2009 : Matoury (aéroport de Cayenne), Saint Georges, Saint Laurent du Maroni et Maripasoula. Le graphe présente l’évolution de la température moyenne annuelle sous forme d’écart à la moyenne des années 1971-2000.

Les fluctuations observées attestent à la fois du changement climatique et de la variabilité climatique naturelle. La température moyenne annuelle est en hausse. L’augmentation est de l’ordre de 0,24 degrés par décennie sur la période 1955-2009. Le réchauffement s’accélère sur les dernières décennies. L’augmentation de la température moyenne annuelle atteint 0,34 degrés par décennie sur la période 1979-2005. Ces résultats sont en accord avec les résultats du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2007). Ce réchauffement est moindre qu’en métropole où la hausse des températures moyennes annuelles atteint 0,55 degrés par décennie sur cette même période 1979-2005.

Évolution de la température moyenne à la Martinique sur la période 1965-2009


Crédits : Météo-France

La température moyenne annuelle à la Martinique est obtenue à partir des trois séries homogénéisées pour les températures minimale et maximale à la Martinique sur la période 1965-2009. Le graphe présente l’évolution de la température moyenne annuelle sous forme d’écart à la moyenne des années 1971-2000.

Les fluctuations observées attestent à la fois du changement climatique et de la variabilité climatique naturelle. La température moyenne annuelle est en hausse. L’augmentation est de l’ordre de 0.28 degrés par décennie sur la période 1965-2009. Le réchauffement atteint 0.33 degrés par décennie sur la période 1979-2005. Ces résultats sont en accord avec les résultats du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC, 2007). Ce réchauffement est moindre qu’en métropole où la hausse des températures moyennes annuelles atteint 0.55 degrés par décennie sur cette même période 1979-2005 ; il est comparable à celui de la Guyane où le réchauffement atteint 0.34 degrés par décennie sur cette période.

Pluies diluviennes dans le sud-est méditerranéen de la France

Évolution de l'intensité des pluies extrêmes sur les régions méditerranéennes de la France à partir de 1961

Intensité des pluies extrêmes sur un réseau de référence par rapport à la référence 1961-1990
Crédits : Météo-France

Le graphe représente l’évolution depuis 1961 de l’intensité du maximum annuel du cumul quotidien de précipitations exprimé en pourcentage par rapport à la valeur de référence (moyenne 1961-1990). Les valeurs inférieures à la valeur moyenne établie sur la période 1961-1990 sont représentées en ocre, celles supérieures en vert.

Les pluies extrêmes quotidiennes sur le pourtour méditerranéen sont de plus en plus intenses Elles sont également caractérisées par une grande variabilité d’une année sur l’autre.

Évolution de la fréquence des pluies extrêmes (Cumul > 150 mm ou > 200 mm) sur les régions méditerranéennes de la France à partir de 1961

Nombre de jours avec un cumul de précipitations supérieur à 200 mm et à 150 mm
Crédits : Météo-France

Le graphe représente le nombre annuel de jours avec un cumul de précipitations quotidiennes supérieur à 150 mm (vert clair) et 200 mm (vert foncé) sur le réseau de stations sélectionnées sur les régions méditerranéennes de la France (à l’exception de la Corse) depuis 1961. On comptabilise une journée de pluie intense dès que le cumul quotidien de précipitation dépasse le seuil donné (150 ou 200 mm) pour au moins une série parmi toutes les séries quotidiennes de référence disponibles sur le pourtour méditerranéen (de l’ordre de 90 séries).

On observe une variabilité interannuelle importante du nombre d’occurrences de fortes pluies quel que soit le seuil considéré.

Les évènements pluvieux les plus extrêmes (cumul quotidien supérieur à 200 mm) sont de plus en plus fréquents sur le pourtour méditerranéen.

Météo France, avec le soutien du ministère, a créé un site dédié aux “pluies extrêmes”. Son objectif est d’informer sur la fréquence des événements pluviométriques extrêmes et de présenter les épisodes les plus marquants qui se sont produits en métropole depuis 1958. Ce site est mis à jour au 1er trimestre de chaque année pour intégrer les événements de l’année précédente.

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