Stratégie nationale de création et de gestion des aires protégées : Francois de Rugy et Emmanuelle Wargon présentent la liste des 27 projets d’extension du réseau des réserves naturelles nationales et annoncent un forum national le 25 octobre 2019

Le Jeudi 6 juin 2019

Lors de son déplacement au 38e congrès des Réserves naturelles de France qui se tenait au Monêtier-les-Bains dans le Parc National des Écrins, Emmanuelle Wargon a présenté les 27 projets d’extension du réseau des réserves naturelles nationales (RNN) et annoncé la tenue d’un forum national des Aires protégées le 25 octobre à Biarritz. L’objectif de ce forum : construire la nouvelle stratégie nationale de création et de gestion des aires protégées pour atteindre dès 2022 l’ambition portée par le Président de la République.

Cette présentation s’inscrit dans une montée en puissance des actions du gouvernement en matière de protection d’espaces naturels en France. Ainsi à la suite du rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité le 6 mai 2019, Emmanuel Macron a annoncé une extension des aires marines et terrestres protégées afin de persévérer la biodiversité et la destruction des sols. Le président a ainsi annoncé porter à 30% la part des aires marines et terrestres protégées, dont un tiers d’aires protégées en pleine naturalité d’ici 2022.

Cette ambition a été déclinée et confortée par une stratégie présentée par Francois de Rugy lors du premier conseil de défense écologique. Cette stratégie prévoit, d’une part, une action ambitieuse en matière de protection maritime dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), avec la création d’une aire marine protégée dans la zone économique exclusive de St Paul et Amsterdam et la transformation du parc naturel marin des Glorieuses en RNN. Ces projets permettront d’ajouter 550 000km² (soit quasiment la totalité de surface de la France métropolitaine), sous statut de protection forte,  au réseau d’aires marines protégées existants. D’autre part, il sera procédé, en métropole comme en outre-mer, au développement du réseau des réserves naturelles nationales, qui constituent avec les parcs nationaux, le niveau de protection le plus élevé. L’objectif est d’aboutir à la création ou à l’extension de 20 nouvelles RNN d’ici 2022 (conformément au plan biodiversité présenté en 2018).

C’est dans ce cadre que la secrétaire d’Etat a présenté la carte des 27 projets susceptibles de concourir à objectif de création de réserves nouvelles et d’extension de réserves existantes.

Il convient de souligner que la France dispose actuellement de deux stratégies en matière d’aires protégées :

  • la stratégie de création des aires protégées (SCAP) qui vise à placer 2 % du territoire terrestre métropolitain sous protection réglementaire d’ici fin 2019,
  • la stratégie nationale de création et de gestion des aires marines protégées (SAMP) dont l’un des objectifs principaux est de protéger au moins 20% des eaux sous juridiction française d’ici 2020

Ces stratégies sont en cours d’évaluation et de révision pour l’adoption de nouvelles ambitions en 2020. Dans cette trajectoire, la secrétaire d’Etat a souligné l’importance de bâtir collectivement une vision partagée concernant la protection des espaces naturels français, tant en mer qu’à terre, pour construire une stratégie des aires protégées ambitieuse permettant d’atteindre les objectifs fixés par le Président de la République. Aussi et afin de permettre la participation de toutes les parties prenantes, le ministère de la Transition écologique et solidaire organisera un forum national des aires protégées à Biarritz qui aura lieu le 25 octobre prochain à la suite du quatrième colloque national sur les aires marines protégées qui se déroulera du 22 au 24 octobre.

Lors du 38è congrès des Réserves naturelles de France, Emmanuelle Wargon a également souligné les nouvelles stratégies devront viser :

  • La définition de la feuille de route pour atteindre dès 2022 30% de territoires terrestres et marins protégés et 10% de territoires protégés en pleine naturalité, sous statut de protection forte ;
  • l’efficacité de la gestion dans un contexte de changement climatique ;
  • le financement pérenne des aires protégées ;
  • l’intégration territoriale des aires protégées.

Ces deux stratégies rénovées viendront renforcer les actions déjà en cours du plan biodiversité dans la perspective du Congrès mondial de la nature à Marseille en juin 2020 et de la COP de la convention sur la biodiversité biologique en Chine fin 2020.

 
Le réseau des aires protégées terrestres et marines

Le réseau d’aires protégées terrestres couvre 29,5 % du territoire. A noter que les résultats de l’évaluation de la stratégie mettent en évidence une augmentation de 15 % en 10 ans, portant notamment à 1,5 % la part de la surface métropolitaine et à 5,3% la part France entière (incluant l’outremer) faisant l’objet d’une protection réglementaire plus forte. L’extension passée du réseau des réserves naturelles nationales et régionales, des réserves biologiques, la prise de nombreux arrêtés de protection de biotope et la création du parc national de Calanques ont ainsi renforcé la protection des milieux naturels en France métropolitaine  et en outremer au cours des dix dernières années.
Le réseau d’aires marines protégées couvre quant à lui  plus de 22 % des eaux françaises de métropole et d’outre-mer, dépassant ainsi l’objectif des 20 % en 2020 fixé par la stratégie nationale de création des aires marines protégées (SAMP). Seuls 2% de nos espaces maritimes font l’objet de protection forte.

 

 

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